mardi 28 avril 2009

Dialect Music : Quand Hip-hop rime avec Jazz!

Ils ont été les vainqueurs du précédent tremplin Buzz Booster, ils ont assurés la première partie d'artistes tels que Public Enemy, Abdel Malik ou encore Hocus Pocus et on été sélectionné par Oxmo Puccino en personne afin d'assurer l'ouverture de son Show lors du Festival L'Original 2009. C'est dans le cadre de la dernière édition de cet événement que le groupe Dialect Music a accepter de répondre à nos questions et nous présenter le concept qu'ils défendent depuis plus deux ans déjà sur scène accompagné de leur dernière galette en collaboration avec la légende Ry Ayers. Rencontre avec GAS la voix du groupe et leur manager Benjamin Levy.
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Plus de détails sur la rencontre et la formation du groupe...
GAS: Comme je le dis souvent, C’est quelque chose qui s’est fait petit à petit. J’étais dans une culture complètement Hip-hop avec des Producteurs (Beatmeakers). J’ai fait partie de différents groupes de rap, et j’aimais déjà l’esthétique Jazz, assez Soul au niveau de ce que j’appréciais dans le rap et même américain. Donc j’ai eu le souhait il ya quelques années de trouver des musiciens et de bosser avec des musiciens. Tout s’est fait naturellement, mais c’est dur pour moi de les rencontrer des musiciens intéressés par mon projet. Donc les musiciens étaient soit trop professionnels, et allaient trop loin ; soit suffisamment pas assez. Et finalement un jour un pote est venu me voir et me dit
« Je connais un groupe de musiciens qui recherchent un chanteur. Qu’est-ce que t’en pense, toi qui recherche des musiciens? »
C’est comme çà que c’est fait le premier contact. Au départ, ils étaient neuf musiciens, et on a commencé à travailler juste en répétitions ou sur des petites scènes, histoires de prendre le contact. Au fur et à mesure cette formation a évoluée. Des musiciens sont partis et d’autres sont arrivés ; pour qu’en 2005 à peu près ont retrouve aujourd’hui les musiciens qui sont dans Dialect Music.

Ce n’était pas compliqué d’associer vos influences multiples pour la création de certains de vos titres ? Ça s’est fait naturellement ?
GAS: Au départ c’était basé sur le feeling. Quand on jouait, c’était plutôt pour jouer sur du live et quand on est passé sur le travail du disque « Chaque Seconde », on a d discuter un peu. On a mis des choses en commun et on a fait beaucoup d’écoute des influences de tout un chacun. Il ya une partie du groupe qui vient du Jazz, ce sont des musiciens qui viennent plutôt du Classique, du conservatoire et école de formation. Et une autre partie qui vient de la formation Live, faisaient partis de groupe de rock ou de Funk. Finalement en partageant toutes nos influences, on a réussi à trouver la couleur que l’on avait envie de donner à nos disques.

Vous avez commencé à tourner sur scène puis vous êtes passez sur disques. Comment avez-vous appréhendés ce passage de la scène vers l’enregistrement sur disque ?

Gas : On s’est rendu compte que l’on enregistrait les morceaux comme on les jouait sur scène. On s’est aperçu que ce n’était pas la même chose d’écouter un titre en live et de le mettre sur disque. C’est vrai que moi, vu que j’avais un background plutôt Hip-hop classique, c'est-à-dire avec producteurs, j’avais une certaine idée du son. Et eux en tant que musiciens, en avaient une autre. Donc tout le boulot a été de retravailler les compositions, les arrangements, pour que sur disque il y ait un son, un changement grâce aux arrangements et aussi une puissance qu’on recherchait sur disque. Tout ceci a été du travail et interne dans le groupe. On a aussi travaillé avec différents producteurs (Beatmakers), comme par exemple Atom qui est un producteur et DJ qui fait partie de C2C (Collectif de DJ formé par Atom, Pfel, Greem, 20syl de Hocus Pocus). Plus récemment aussi Beat Torrent ou encore un autre producteur Patchwork qui a fait partie de Dynamix et qui a fait beaucoup de remix. Il y a ainsi beaucoup de producteurs avec qui on travaille pour le disque.




Comment la rencontre puis la session d’enregistrement avec Roy Ayers s’est faite ?
Gas : Au départ, c’est super simple car on a le même agent, Ben, qui est n agent international, il s’occupe de différents artistes, dans différents pays et on a aussi la chance d’avoir le même tourneur. C’est vrai que l’on s’est croisé sur différente date et que lorsqu’on se croisait on échangeait de différentes idées, des musiques, on se faisait écouter des morceaux en passant. C’est comme ça qu’on a pris contact.
Benjamin Levy : je me souviens la première rencontre du l’avais pris dans ta voiture, on était entrain de se balader parce qu’il y avait un concert ici (Lyon). Un concert organisé par la Lyonnaise des flows, je me souviens, on se baladait comme ça et on a croisé Gas qui nous a pris dans sa voiture. Et on a commencé à écouter du son.

D’ailleurs c’était quel artiste ?
Gas:(Rires) Ouskast !!! le premier disque qu’on a écouté ensemble était un disque de Oustkast.


TSD : C’était lequel d’Outkast ?

Gas: C’était l’album « Aquemini » (1998) que je lui ai fait écouter et c’était le morceau « SpottieOttieDopaliscious » avec les cuivres. C’est un morceau que je kiffe.

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C’est l’un des artistes les plus samplés dans le Hip-hop, Erykah Badu...
Ben: C’est l’artiste le plus samplé au monde* (depuis 1990 aux côtés de James Brown). Il est celui qui a le plus de Hits samplés au monde.

Gas: Voilà c’est intéressant pour nous, venant du Hip-hop, de travailler avec un artiste comme çà, qui a été beaucoup samplé. Surtout que l’on a ne démarche de bosser avec des instruments, de transposer çà avec du live, de faire cette rencontre avec cette personne et mettre le tout sur disque. Avec justement un objet unique. On voulait vraiment le mettre en vinyle pour retrouver un petit peu les ambiances et les couleurs qui pouvaient y avoir dans les années 70 ou 80. Cette rencontre montre d’où on venait, nos influences, et où on voulait aller. C’est par le fait que Roy Ayers est un artiste beaucoup samplé, que c’est aussi quelqu’un qui est encore là aujourd’hui, fait toujours des concerts et existe. C’était en même tant un hommage et une prise de position. Un petit vinyle pour aller vers le futur et la préparation de l’album que l’on est entrain de faire en ce moment.

En dehors de cet artiste, y-a-t il d’autres qui vous on inspiré ou même avec qui vous souhaitez collaborer ?
Gas: On inspiré par énormément d’artistes vu que l’on a des influences variées. Par exemple en Hip-hop des gens comme Common, ou Q-tip qui faisait partie de A tribe Called Quest sont des sources d’inspirations inépuisables. Des artistes il y en a énormément. Des gens avec qui on aimerait collaborer aussi, mais finalement on ne va pas rechercher la collaboration, pour la collaboration. Ce qui se passe c’est vraiment dans la vie. On rencontre des gens. Par exemple dernièrement, on a rencontré Fred Wesley( ancien directeur musical pour James Brown) au New Morning à Paris. On a partagé une scène avec lui et voilà c’était une superbe rencontre. Et c’est comme çà que je pense doivent se faire les collaborations sur disque. Ce doit être le plus naturel possible. Ce n’est pas le fait d’appeler les gens pour faire une collaboration, mais le fait de profiter de rencontres à un moment donné pour échanger quelque chose et voir si çà peut se faire.
Gas: (Rires) comment vous savez-çà ?

TSD : A chacun ses sources...

Ben : Ils ont bien lu la bio, c’est bien çà (Rires)!

Tu continu toujours ces activités ? Comment tu arrive à gérer ?
Gas: En fait c’est une activité que je fais à temps partiel, mais c’est vrai que j’ai toujours eu ces deux passions. Tout petit j’étais passionné par çà, et ce qui était intéressant et important pour moi, même par rapport à Dialect et à ma privée, où j’ai une activité qui étonne beaucoup de gens, C’est de montrer que l’on n’est pas toujours où l’on vous attend et que finalement même en venant de la rue, on peut être le mélange de plein de choses. On peut être difficile à classer. J’ai une histoire, une expérience qui va autant dans la rue que dans endroits complètement différents, c’est çà qui est intéressant. C’est le cas aussi dans Dialect, de montrer que même si on peut avoir telle tête ou telle histoire, il reste encore des choses à découvrir et c’est difficile de mettre des préjugés, de mettre des courants de pensées. Il ya des gens quand ils voient Dialect Music, ils me disent : « Tiens ! c’est bizarre de voir un rappeur avec des musiciens ». Et je leur dis le Rap çà vient du Jazz, de la Soul, du Funk. Ce n’est pas du tout bizarre mais à un moment donné, l’image que les gens ont du rap est complètement différente de ce que le Hip-Hop est au réel ou au naturel.


Ben: C’est Bizarre de voir un biologiste rappeur. C’est aussi intéressant car cela montre l’ouverture du groupe. Il est biologiste le matin et le soir çà le fait sur scène ! Les albums et les maxi sont à l’image de çà. Cette diversité qui mène à une activité qui n’a a priori rien à voir avec la musique, comme disséquer ces champignons le matin mais le faire le soir avec ses musiciens. Il y a un échange qui est intéressant.

Gas:La Biologie c’est super simple. Moi je fais de la recherche et mon objectif est de déterminer comment les choses fonctionnent, comment le vivant est organisé. Et je pense que la musique c’est la même chose. Comprendre comment le vivant fonctionne, tout en essayant de partager des choses avec les gens. C’est un parallèle qu’il est possible d’avoir entre ces deux mondes. J’ai l’impression d’être autant intéressé par ce que fait les gens dans la biologie que dans la musique.

Quel public vous recherchez ?
Gas: C’est un public qui aime la musique. On n’essaie pas de stigmatiser en disant on fait du rap donc automatiquement on veut un public de rue. Ou à l’inverse, je fais du Jazz et je veux un public bourgeois. Notre musique s’adresse à ceux qui peuvent la comprendre. Un public qui a une vrai ouverture sur le monde. Notre Dialecte qu’on essaie de parler c’est celui qui nous évitera de nous enfermer dans des courants de pensées, les images ou des clichés que l’on nous balance dans les médias. Ce dialecte est le regard qui te permettra de prendre de la distance avec les choses. Et peut être te dire que c’est vrai qu’il ya un problème entre les arabes et les juifs mais ce n’est pas pour çà que je ne vais pas aimer les arabes ou des juifs. Je vais essayer d’aller plus loin et d’essayer de comprendre ce qui se passe. Le public qu’on recherche c’est celui qui réussi à écouter de la musique sans avoir des clichés dans la tête. Notre musique est vachement variée et notre public doit l’être aussi. C’est plaisant de signer des autographes, des disques à des gamins de 10ans comme à des gens de 50 ans. Je n’ai vraiment aucuns soucis avec tout cela.



Des gens ont tendance à vous comparez à Hocus Pocus, qu’est-ce que t’en pense ?
Gas:C’est vrai que l’on nous compare souvent à Hocus Pocus. C’est vrai que je n’ai aucun soucis avec çà. C’ets vrai que ce sont les premiers, donc forcément, il y a une affiliation. Mais ce que j’aimerai c’est que les gens aillent plus dans le détail des textes, plus dans l’histoire, plus dans le message et voient que si effectivement il ya la même carapace, à savoi, n rappeur avec des musiciens, le fond et l’objectif n’est pas forcément le même. Après il ya aucun jugement de valeur là-dedans. Je respecte beaucoup leur travail et ils méritent ce qu’ils ont. C’est juste qu’au dela du fait que ce soit un rappeur avec des musiciens, il y a aussi des textes, toute une histoire que l’on essaie de faire passer. C’est là où elle se fait la différence.

Ben: En plus au niveau de la formation...

TSD: C’est vrai que vous jouez avec des cuivres...

Ben:Exactement. Et si tu veux moi je les ai suivis depuis le départ, quand ils ont commencé, ils avaient un clavier, un DJ et un bassiste. Peut-être pas un batteur.

TSD : 20Syl, il fait de la programmation pour ses lignes de batteries puis elles sont rejouées.

Ben:La différence est que nous ont a un Basse, Batterie, Guitare, Clavier et des cuivres. Si tu veux, le positionnement est différent, là il ya une évolution et maintenant on est pas loin d’Hocus Pocus, de Beat Assailant, d’Oxmo et ses Jazz Bastards ou encore de Khondo. Tout cela fait partie de la même famille « Rap avec des musiciens ».

Gas: Pour y revenir, Hocus Pocus c’est à la base du Hip-hop acoustique. Ils travaillaient sur machine puis le retranscrive en Live avec des musiciens. Alors que notre démarche était différente. Nous c’était une rencontre en le Hip-hop, le Rap et toutes ses influences. C’était essayer de retrouver l’ambiance comme si tu rappais sur le début de sample de Soul ou de Jazz que t’affectionnes. Au début, certains prenaient le début des boucles, rappaient dessus et faisaient des passe-passe sur les disques. Et au départ Dialecte était dans cet état d’esprit. Donc la démarche était différente D’Hocus Pocus et de leur Hip-hop acoustique. On dans une période où la musique s’ouvre énormément.

Et actuellement, l’évolution veut que le Hip-Hop montre qu’il a de nombreuses influences et que finalement c’est la musique de toutes les musiques. Quand on est DJ, rappeur ou compositeur et on aime le Hip-hop, on est amené à écouter de la musique venant de partout. Musique traditionnelles arabes, africaines ou de la chanson française (etc...) pour rechercher des samples. C’est comme çà depuis le début et l’arrivée du Hip-hop en France. Tout cela a évoluer dans la tête des gens et cela fait que les gens qui viennent de cette culture, que ce soit des chanteurs, des rappeurs ou des producteurs et qui au final ont envie de collaborer avec des artistes d’autres univers. C’est là où l’on voit la richesse du Hip-hop et sa capacité à renaître grâce aux fusions qui lui permet de se réapprovisionner. Il y a peut-être une nouvelle école qui est entrain de se développer avec le concept d’un rappeur et des musiciens.

Pour revenir à tes activités Lyonnaises, tu fais partie du collectif Vibe League avec Lucien Cesez, Supafuh et bien d’autres. Qu’est ce qui t’a poussé à rejoindre ce groupe et quelles sont tes perspectives futures vis-à-vis d’eux ?
GAS: Comme son nom l’indique, Vibe League est juste un regroupement d’artistes réunis autour des Vibe (Vintage Beat). C’est arrivé très simplement. Avant de bosser avec Dialect, je travaillais avec Supafuh qui est la tête pensante du groupe. On produisait des albums, des mixtapes, des morceaux ensembles, puis un tout un tas de gens sont venus se greffer autour de l’équipe. C’est comme çà que s’est crée Vibe League et ça se concrétise par des freestyles, des collaborations sur des morceaux. Le seul point commun qu’on a, c’est de tous se kiffer artistiquement les uns, les autres. Donc il n’ya pas au fond un projet de carrière, c’est juste de la Vibe et in veut le garder comme çà. C’est un échange. Les rappeurs ont souvent besoin d’une émulation entre eux, à se dire : t’as écouté mes textes ? Qu’est ce que t’a fait ? Tiens voilà un beat pour toi. Il ya quand même des projets de collaborations qui vont sortir.
Des groupes de ce genre auxquels j’appartiens, il y en a plein. Je pense à Kondho qui est sur Paris, Melomania qui sont des producteurs ou Endz. Je bosse à avec des mecs de Paris, Toulouse et partout en France. Tout ceci représente pour moi une force du Hip-hop et c’est important de le garder. C’est une émulation qui à une importance pour le sens du partage.

Deux questions simples, liées mais compliquées : Que penses-tu du Hip-hop en France aujourd’hui ? Sachant vous vous démarquez de la tendance actuelle dictée par les médias, comment percevez votre place dans cet univers ?

GAS: Ça me fait penser un peu à se qui se passe aux Etats-Unis. Le rap c’est quelque chose qui a toujours été très varié et on fait partie de cette variété qu’on voit moins parceque çà marche moins tout simplement. On correspond peut-être un peu plus à un public plus spécialisé. Du coup en France, le rap qui a le plus d’auditeurs ou de presse est le rap dit : « de rue », mais ça ne veut rien dire. C’est ce que d’autre appellerons le rap de rue, de quartier ou Gangsta rap. J’ai du mal avec ce genre de définitions, mais c’est elle qui a le plus de presse aujourd’hui. Et moi là-dedans, il ya des artistes que j’aime beaucoup et intéressants. Tout comme d’autres que je trouve inintéressants. L’important c’est qu’il trouve leur public ces gens là et c’est bien pour eux, mais aussi pour le rap qui continu à exister par la même occasion.
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Il faudrait surtout que les gens comprennent que le rap en France n’a pas qu’une seule image. Des artistes comme Oxmo, Beat Assaillant, Kondho, Dialect, le prouvent tous les jours et méritent que leur public se gonfle afin de montrer la variété du Hip-hop. Ce qui me dérange, c’est qu’on a du mal a percevoir qu’il y a d’autres groupes qui font autre chose. Par conséquent, c’est difficile de se développer au niveau de la scène même si on y arrive petit à petit. C’est vrai que nous on aue de la chance de faire 80 dates à l’extérieur, sur un an. C’est déjà pas mal et c’est un bon score pour un groupe de la région.

Ben:On a vendu plus de 500 Maxi en Vinyl. Il ya un public ça c’est sûr. La question est par la suite, d’assumer sa position ou son ouverture pour l’auditeur quelque soit le style, hip-hop ou Jazz. On assume nous, notre position à dire, on est ouvert à plein de choses. On nous pose souvent la question : Vous êtes Hip-hop, vous êtes Jazz ou vous êtes Funk ? On est tout.

GAS: C’est juste des notes de musique. Le Hip-hop c’est çà ! C’est une démarche, c’est un état d’esprit. Aux Etats-Unis, ils n’ont pas ce problème. Pour eux ce n’est pas un soucis de voir D’Angelo avec des musiciens. Ils voient la qualité des musiciens et leur carrière. On ne se pose pas milles questions quand on voit Erykah badu avec Questlove qui vient de The Roots. La plupart des américains pn va dire qu’ils sont un peu mieux cultivés. Ils ont eu des artistes qui ont marqués l’histoire et beaucoup d’artistes Soul qui ont marchés ; Maintenant quand ils écoutent un disque de Snoop, ils savent qui a été samplé. C’est de la musique simplement et c’est comme çà qu’elle doit être perçue. On ne se demande pas si c’est du Hip-hop ou pas. Dialect c’est pareil. Je ne fais pas du rap parce que l’on m’a donné une définition du rap. En France on aime visiblement avoir une idée claire des choses et ça passe mal lorsque c’est présenté comme varié. C’est une musique à influences qui essayent d’aller plus loin.
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En bref il faut que le public s’ouvre un peu plus.
GAS: D’ailleurs dans le premier disque de Dialect qui s’appelle « la spéciale », on avait un titre qui s’appelle « Mélodie à offrir » où on disait çà au gens. On essayait de leur dire que ta force va venir du fait que tu va être ouvert à un moment donné. Que tu vas pouvoir voyager, voir comment ça se passe ailleurs. Et pour moi c’estr l’une des plus grosse force que tu puisses avoir. L’ouverture d’esprit, d’avoir été dans différents endroits sur la terre, et d’avoir côtoyé différentes personnes, çà te donne assez d’éléments pour pouvoir juger. Tous les mecs qui sont cantonnés dans les quartiers et qui n’ont qu’une seule vision des choses, ils deviennent par la suite fous. Je le comprends par la suite. Ce que nous essayons de faire par notre musique, c’est de les tirer de tout ce monde, de leur amener autre chose. On n’est pas obliger d’être à un seul endroit et de faire ce que l’on nous a demandé de faire. On n’est pas obliger de s’approprier l’image que l’on veut nous donner. On peut aller plus loin.

Sachant que la musique Hip-hop est l’une des plus téléchargées, quel est votre avis sur la question et sur la loi qui va être votée ?

Gas:Le téléchargement illégal a mis un gros coup à l’industrie, mais finalement çà va peut être changé la donne et permettre d’avoir une autre démarche que celle des grosses maisons de disques. Ces dernières n’étaient plus dans une optique de développement mais qui travaillaient avec de gros catalogues, avec de grosses compilations, qui se faisaient de l’argent dessus toutes les années, à des prix incroyables. C’est vrai que beaucoup d’artistes ont été brisés, le developpement a été cassé dans un premier temps, mais peut-être que ça va faire réfléchir les majors, changer la dynamique et donner l’occasion aux artistes de prendre un mouvement différent. Pas un mouvement vers les maisons de disques mais vers le public, vers la communication pour faire connaître leur musique. Et c’est ce qui s’est passé avec internet. Il y’a des artistes qui en sont sortis, et qui on fait connaître leur musique grâce à çà. Pour les gros artistes c’était douloureux mais leur à fourni un autre moyen de se faire de l’argent. En tout cas c’est à eux d’y réfléchir. ¨Pour nous les petits en développement, ça nous permet de nous faire connaître, de rester dans une dynamique, de faire passer des clips, des vidéos, des choses de ce genre. C’est super intéressant et le téléchargement ce n’est pas ce qui nous fait perdre de l’argent car çà va nous faire plus de Buzz que nous porter préjudice. Le peu d’argent que l’on se fait vient de la scène ou en droits d’auteurs.
"Internet reste un outil extraordinaire même s’il a cassé les choses"
Mais on développe des stratégies pour aller plus loin, pour essayer de survivre. On y a eu des vidéos de fous, des musiques incroyables et tant mieux. Comme de partout il y a toujours des déchets mais on y recueillera encore des pépites et des artistes mortels. C’est dur de passer à la télé, ou acheter des pubs à des prix de malades pour faire jouer tes morceaux. Au moins il ya internet ou tout le monde est sur un pied d’égalité. Je ne suis pas sûr que les lois contre le téléchargement illégal y fasse quelque chose, car il y a toujours moyen de télécharger. Maintenant que c’est là, je pense qu’il va falloir faire avec. Peut-être que ce sera difficile pour le disque, qui va avoir de moins en moins d’avenir, mais on va revenir à quelque chose de plus Live, de plus centré sur lien direct entre les groupes et le public. Et je pense que c’est un point positif.


Donc le combat continu...
Gas: Les artistes qui ont envie de continuer ne se laisserons pas mourir. Et beaucoup on comprit que ce n’est pas parce que tu n’as pas de maison de disque ou de label qu’il fallait arrêter la musique. Je ne dis pas que les maisons de disques ou labels ne servent à rien (rires) mais ils ont développés des stratégies qui ont cassés les artistes en mettant de côté le développement de carrière.
Qu’est ce que l’on peut donc vous souhaiter pour le futur ?

Ben: Il faut que le public fasse plus attention au texte.
Gas: Que le truc se développe.
Pour de l'audio passer jeter une oreille ici mais ce maxi est à se procurer en disque ou en Vinyl obligatoirement. Ce groupe mérite d'être soutenu.

www.myspace.com/dialectlaspeciale

Propos recueillis par Tha Sound Digger pour le Journal Dazibao de Villeurbanne. Remerciements à l'équipe du Festival L'Original.
TSD

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